Pour célébrer la biodiversité, le blogue d’ICI Explora vous invite à découvrir des espèces que vous ne connaissez peut-être pas, à l’apparence ou aux propriétés atypiques. Cette semaine, on vous présente le saïga, une antilope unique qui risque l’extinction.
Nom scientifique : Saiga tatarica
Habitat : les steppes et les déserts d’Asie centrale
Cette espèce rare est immédiatement reconnaissable à son étrange visage qui se termine par un museau qui ressemble à la courte trompe d’un tapir. Cet appendice inusité permettrait aux antilopes saïga de filtrer l’air qu’elles respirent, une capacité particulièrement utile pour tolérer les énormes quantités de poussière soulevées par le galop du troupeau.
Ce museau protubérant permettrait aussi au saïga d’émettre des sons spécifiques pour communiquer et attirer des partenaires lors de la période de reproduction. En plus de ces chants nasaux, les mâles de cette espèce utilisent leurs cornes pointues et légèrement recourbées pour mener des combats et s’approprier les femelles lors du rut.
Au printemps, les saïgas perdent peu à peu leur toison blanche.
Ces grands herbivores passent le plus clair de leur temps à rechercher de la nourriture, tout en utilisant leur excellente vision pour repérer les prédateurs potentiels, principalement des loups. Un saïga en bonne santé n’a aucun mal à fuir ceux-ci en galopant à une vitesse qui peut atteindre 80 km/h. Il a toutefois plus de mal à échapper à l’être humain et aux activités illicites de braconnage.
La découverte de fossiles a permis aux scientifiques d’établir que le saïga avait autrefois une présence en Amérique du Nord, mais l’espèce a été entièrement éliminée du continent lors de la dernière période glaciaire. Aujourd’hui, on retrouve uniquement ces animaux dans certaines zones arides de l’Asie centrale, mais leur avenir est incertain.
Le saïga est une espèce considérée comme en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature; la survie de ces mammifères extrêmement vulnérables aux changements climatiques ne tient qu’à un fil, et leur disparition s’accélère depuis quelques années.
En 2015, plus de 200 000 saïgas sont morts subitement au Kazakhstan, soit environ 60 % de la population mondiale de ces animaux. Selon l’Université d’Oxford, des études ont depuis permis de démontrer que cette catastrophe serait liée à la prolifération de la bactérie Pasteurella multocida, un événement biologique lui-même engendré par l’arrivée d’un climat anormalement humide en Asie centrale.
Un troupeau de saïgas en Ouzbékistan.
Des équipes de scientifiques tentent activement d’identifier des solutions pour protéger la population restante de ces mammifères, mais les effets de la crise climatique s’annoncent dévastateurs pour l’avenir de l’espèce.
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