L’alcool permet de se réchauffer : mythe ou réalité?

L’alcool permet de se réchauffer : mythe ou réalité?
crédit photo : Scott Olson/Getty Images

Quand les températures passent sous la barre du point de congélation, quoi de mieux qu’un bon verre de vin (chaud) ou un digestif pour affronter la rudesse de l’hiver? Quelques gorgées nous suffisent d’ailleurs bien souvent à retrouver le rose aux joues. Mais l’alcool réchauffe-t-il vraiment?

 

Réponse : C’est en fait une croyance populaire tenace. Si boire de l’alcool procure rapidement une sensation de chaleur, cet effet est en réalité de courte durée. Pire, l’éthanol va plutôt entraîner une baisse de la température corporelle.

Explication : Quelle que soit la saison, notre corps est en constante recherche d'équilibre pour maintenir sa température à 37 degrés Celsius. Quand il fait froid, notre organisme enclenche donc un mécanisme de thermorégulation en diminuant la taille de nos vaisseaux sanguins pour en orienter l’afflux vers notre système veineux profond plutôt que vers nos extrémités telles que les orteils et les doigts.

Le problème est que l’éthanol a des propriétés vasodilatatrices. Une fois ingurgité, l’alcool est acheminé vers le système circulatoire et provoque par le même coup la dilatation des vaisseaux sanguins. Résultat : le sang est alors transporté vers la surface de notre corps plutôt que d’irriguer nos organes vitaux pour assurer leur bon fonctionnement et, à terme, éviter l'hypothermie. 

C'est ce qui explique la sensation de chaleur, les pommettes qui rougissent et, chez certaines personnes, le visage qui gonfle. Ces effets sont malheureusement de courte durée, car la chaleur finit par s’échapper au contact du froid. 

C’est sans compter que l’alcool peut altérer nos perceptions sensorielles et corporelles, et parfois entraîner des comportements inadaptés qui peuvent accélérer la perte de chaleur. Si vous avez déjà mis le nez dehors en tee-shirt l’hiver après avoir bu quelques verres, vous savez certainement de quoi il s’agit. 

 

Des effets contre-productifs 

Une fois l’alcool ingurgité, c’est au tour de notre foie de prendre le relais pour l’éliminer, aux dépens de l’organisme, qui reçoit alors moins d’énergie pour se réchauffer.

Un autre des effets sous-estimés de l’éthanol est qu’il entraîne un relâchement musculaire, ce qui réduit par la même occasion notre capacité à frissonner. Ces réactions physiologiques sont pourtant essentielles pour maintenir notre corps à une température optimale, puisque les muscles libèrent de l’énergie en se contractant ainsi.

Boire de l’alcool s’avère donc contre-productif si vous cherchez à vous réchauffer, surtout quand on sait que la température corporelle baisse d’un demi-degré par 50 g d’alcool consommés. À titre d’exemple, une coupe de champagne ou un verre de vin représente environ 12 g d’alcool, alors qu’une pinte de bière à 5 % en contient 20 g. 

 

Notre conseil? Consommez avec modération et couvrez-vous bien!