Ce texte figure dans la série L'été sous la loupe.
À la vue de l’imminente canicule, vous prenez votre courage à deux mains et décidez d’installer, aux meilleures de vos capacités, votre air conditionné. En plus de vous rappeler que vous n’êtes pas un as de la rénovation, cette manœuvre vous remémore le fâcheux rhume contracté à la fin de l’été dernier. Et si c’était l’air frais propulsé par le système de climatisation qui avait engendré cet état de santé… Au fait, est-ce possible?
Réponse : Non, puisque l’air conditionné ne peut pas causer le rhume.
Explications : Selon le pharmacien Pierre-Marc Gervais, également chargé de cours à l’Université de Montréal, l’explication s’avère élémentaire : pour attraper un rhume, il faut que l’un des quelque 200 virus à l’origine de cette inflammation atteigne les muqueuses des yeux, du nez ou de la bouche. Aucun virus présent dans les parages? N’ayez crainte, vous ne contracterez pas le rhume.
De façon générale, M. Gervais souligne qu’un rhume se contracte lorsque des gouttelettes contaminées, provenant par exemple d’un éternuement, entrent en contact avec les membranes des voies respiratoires supérieures. Ainsi, à moins que l’air expulsé par la climatisation soit infectieux, ce qui se montre pratiquement impossible, il n’apparaît pas envisageable que la « clim » puisse causer le rhume.
Mais le froid, lui, n’entraîne-t-il pas le rhume?
Contrairement à la croyance populaire, les temps froids ne causent ni la grippe ni le rhume. « Il est vrai cependant que les gens tombent plus facilement malades en hiver, mentionne le pharmacien. Cela s’explique par le fait que nos muqueuses sont plus sèches et donc moins efficaces pour nous protéger des virus. » L’air frais ne se révélerait donc pas entièrement innocent.
Il n’est pas rare, d’après Pierre-Marc Gervais, que des personnes utilisant de l’air conditionné développent des symptômes dérangeants, tels que des écoulements nasaux ainsi que de l’irritation au niveau de la gorge. Ces manifestations désagréables ne représenteraient cependant qu’une réaction normale du corps en milieu plus frais et sec.
Pour empêcher les désagréments, le pharmacien de Montréal suggère de lire attentivement les consignes d’entretien spécifiques à chaque système de climatisation. La règle d’or? L’assainissement des conduits et de l’eau.
Plusieurs références numériques en pharmacologie recommandent aussi d’éviter les écarts de températures entre l’extérieur et l’intérieur, afin d’atténuer les risques de choc thermique. Une différence maximale de huit degrés Celsius est fortement conseillée. Néanmoins, deux ou trois degrés s’avèrent en général suffisants.
Somme toute, bien que la « clim » puisse entraîner certains inconforts, les différentes instances gouvernementales du Canada suggèrent de passer minimalement deux heures dans un endroit climatisé en temps de chaleur accablante. C’est le moment idéal pour renouer avec la lecture dans une bibliothèque ou effectuer ses emplettes à l’épicerie.