Ça aurait pu être une bonne nouvelle sur le front d’Ebola: le virus n’évolue pas aussi vite qu’on l’avait craint. Mais rien n’est jamais simple en génétique.
D’autres généticiens contestent en effet qu’il s’agisse d’une bonne nouvelle: il faudrait plutôt se concentrer, disent-ils, sur les effets de ces nouvelles mutations.
Les auteurs de la recherche débattue, parue le 26 mars dans Science, espéraient pourtant atténuer une crainte: celle que le virus évolue trop vite pour que les médicaments actuellement testés ne soient utiles. Là-dessus, ils ont réussi: le virus n’évolue pas aussi vite que des estimations antérieures le laissaient croire.
Mais son évolution, c’est-à-dire les mutations subies par ses gènes, rend-elle le virus Ebola plus ou moins susceptible de se transmettre entre humains? Les données recueillies ne permettent pas de répondre à cette question.
D’autres études actuellement dans le pipeline et basées sur le séquençage de génomes de virus des 12 derniers mois, suggéreraient apparemment que les mutations n’ont pas rendu Ebola plus «adapté» aux humains. L’épidémie, qui a tué plus de 10 000 personnes depuis l’an dernier dans trois pays d’Afrique de l’Ouest, semble être à présent en voie d’être contrôlée.