4 grands mystères plus fascinants qu’un monolithe en Utah

Une œuvre de l'artiste Banksy dans une rue de Bristol.
Une œuvre de Banksy inspirée par la peinture mythique « La jeune fille à la perle » de Johannes Vermeer / Photo : Dan Mullan/Getty Images

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Les monolithes qui apparaissent un peu partout dans le monde ont captivé l’attention médiatique dans les dernières semaines, après l’apparition d’un premier pilier triangulaire en Utah. On sait maintenant qu’il s’agirait très certainement d’une initiative née d’un collectif d’artistes, dans la même veine que d’autres œuvres populaires du monde de l’art urbain. Si vous avez suivi avec attention la saga des monolithes, voici donc d’autres mystères du monde artistique qui pourraient vous intéresser encore plus.


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Le mystérieux message de Toynbee

De curieuses plaques en linoléum apparaissent un peu partout dans les rues des États-Unis depuis les années 1980 : les tuiles de Toynbee. Sur chacune d’entre elles, le même message – avec quelques légères variantes – est inscrit : « Toynbee idea in movie ’2001 resurrect dead on planet Jupiter », ce qui se traduit en français par « l’idée de Toynbee dans film ’2001 revivre mort sur planète Jupiter ».

Personne ne sait qui se cache derrière ces tuiles collées avec du goudron sur les routes, et la signification des messages que l’on y trouve reste à ce jour un mystère. La majorité des tuiles de Toynbee ont été découvertes dans les rues de Philadelphie, ce qui pourrait donner un indice sur leur origine. 

Une tuile de Toynbee.

Une tuile de Toynbee qui fait directement référence au réalisateur Stanley Kubrick. Photo : Wikimedia Commons

Plusieurs théories relient les propos de ces tuiles à des œuvres de Kubrick ou aux romans d’Arthur Clarke, d’Arnold Toynbee et de Ray Bradbury. En 1983, un certain James Morasco s’est entretenu avec plusieurs journaux pour exposer sa théorie farfelue au sujet d’une colonisation de Jupiter inspirée du film 2001, l’odyssée de l’espace, de Kubrick, et du livre Experiences, d’Arnold Toynbee. Les journalistes et le détective qui ont tenté de retrouver ce James Morasco n’ont pas eu de succès, ce qui laisse croire qu’il s’agissait certainement d’un faux nom.

Des tuiles de Toynbee continuent d’apparaître de temps à autre, surtout en Pennsylvanie, et le mystère n’est pas plus près d’être élucidé aujourd’hui qu’il y a 30 ans. Un esprit taquin particulièrement persistant semble bien s’amuser à faire perdurer le secret de ces messages cryptiques.

La disparition de la chambre d’ambre

Construite au début du 18e siècle à Berlin, la chambre d’ambre était une pièce merveilleuse décorée du plancher au plafond avec plus de six tonnes d’ambre. Cette œuvre d’architecture unique, souvent considérée comme la « huitième merveille du monde » était aussi décorée à l’aide de feuilles d’or et de nombreuses pierres précieuses, fruit du labeur des meilleurs artisans de la région. 

Après sa construction, la chambre d’ambre a été offerte en cadeau au tsar de Russie, qui l’a installée dans le Palais Catherine, à une trentaine de kilomètres de Saint-Pétersbourg. Elle y est restée dans toute sa splendeur jusqu’en 1941, lorsque des troupes de l’armée allemande s’en sont emparées en poursuivant leur avancée militaire vers la Russie. 

Une réplique de la chambre d'ambre.

Des membres de la monarchie norvégienne visitent une reproduction de la chambre d'ambre en Russie. Photo : Oleg Nikishin/Getty Images

La chambre d’ambre en pièces détachées a ensuite été déplacée jusqu’en janvier 1945 dans la ville de Königsberg (aujourd’hui Kaliningrad), où elle devait être transportée par train en Allemagne à la demande d’Adolf Hitler. Cette opération n’a cependant jamais eu lieu, en raison d’un bombardement aérien allié et des pilonnages de l’artillerie russe, venue ensevelir Königsberg sous les décombres. 

La chambre d’ambre n'a jamais été retrouvée, et les théories sont nombreuses quant à son destin. Elle pourrait avoir été cachée par les nazis avant la défaite de l’Allemagne, sinon avoir été détruite lors de la reprise de Königsberg, ou encore cachée par l’Armée rouge dans le but de servir la propagande du régime communiste. Certains spécialistes affirment même qu’elle se trouverait dans les caisses de l’épave d’un navire allemand. En attendant de résoudre le mystère, une réplique de la chambre d’ambre est actuellement exposée dans le Palais Catherine, en Russie.

L’insaisissable Banksy

Banksy est l’un des artistes modernes les plus célèbres du monde, mais le mystère reste entier quant à l’identité de la personne (ou du groupe) derrière ce pseudonyme légendaire. En tenant compte du documentaire Exit Through the Gift Shop, réalisé par Banksy lui-même, il est au moins possible de stipuler qu’il s’agit d’un homme blanc originaire de Bristol, au Royaume-Uni.

Banksy est connu pour ses pochoirs magnifiques, qui évoquent divers thèmes de la société tels que le consumérisme, l’environnement ou les conflits armés. Son art a aussi transcendé la simple peinture pour entrer dans la performance avec des réalisations comme Dismaland, un parc d’attractions dystopique inspiré de Walt Disney World, ou encore le Walled Off Hotel, soit l’hôtel avec la « pire vue du monde »; une auberge créée par Banksy devant le mur de Bethléem pour mettre en lumière les injustices du conflit israélo-palestinien. 

Dismaland, une des oeuvres à grand déploiement de Banksy.

À plusieurs reprises, des gens ont affirmé avoir pris des images de Banksy en action, mais personne n’a pu prouver à ce jour la véritable identité de l’artiste, même si de nombreuses personnes soupçonnent qu’il pourrait s’agir de Robin Gunningham, un artiste assez discret habitant à Bristol, en Angleterre.

En 2019, une chaîne de télévision locale de Bristol a aussi retrouvé dans ses archives une vieille entrevue d’un artiste qui pourrait assurément être Banksy, un fait qui a rapidement été démenti par l’agence artistique représentant l’artiste mythique. La complexité de certaines créations artistiques de Banksy ainsi que son côté insaisissable renforcent aussi la théorie qu’il s’agirait d’un collectif utilisant communément le même pseudonyme. 

Le vol du siècle

Le plus grand vol d’art de l’histoire a eu lieu le 18 mars 1990, durant la nuit suivant la Saint-Patrick, au musée Isabella Stewart Gardner de Boston. Des bandits habiles ont dérobé 13 peintures d’une valeur totale estimée à plus de 500 millions de dollars. L’une de ces peintures – Le concert, du peintre Johannes Vermeer – valait à elle seule plus de 250 millions de dollars. Trois peintures de Rembrandt, cinq de Degas et une de Manet figurent aussi parmi les œuvres subtilisées. 

Le concert, de Johannes Vermeer

Le concert de Johannes Vermeer.

C’est un stratagème simple et efficace qui a permis la réalisation de ce cambriolage légendaire : en pleine nuit, deux voleurs se sont déguisés en policiers et ont prétendu répondre à un appel d’urgence pour entrer dans le musée et ligoter les gardiens sur place. Ils ont ensuite minutieusement dérobé les 13 œuvres d’art, avant de s’éclipser dans l’obscurité.

Malgré tous les efforts déployés par les autorités et une récompense de 10 millions de dollars promise par le musée, l’identité des responsables du vol n’a jamais été établie, et les précieuses œuvres n’ont jamais été retrouvées. Certaines personnes sont persuadées que la mafia irlandaise aurait organisé toute l’opération, et des indices récents laissent croire que les peintures pourraient avoir été transportées en Irlande. Au musée Isabella Stewart Gardner, des cadres vides de la collection permanente témoignent toujours de ce grand larcin.