Quand 3 millièmes de seconde valent mieux qu'un train

Quand 3 millièmes de seconde valent mieux qu'un train

Photo prise par Sander van der Wel/Wikimedia Commons

Des centaines de millions de dollars, pour sauver trois millièmes de seconde. Un choix révélateur de notre société.

C’est le calcul fait par l’économiste Paul Krugman qui, dans sa chronique du New York Times, met en parallèle deux projets : l’un, pour des trains de banlieue entre le New Jersey et New York, annulé il y a quatre ans pour cause de coûts trop élevés. L’autre, en voie d’être complété, qui fera traverser les montagnes de Pennsylvanie à une fibre optique reliant les marchés financiers de Chicago et de New York.

Ce lien permettra d’acheminer des informations aux courtiers une fraction de seconde plus vite. « Dépenser des centaines de millions pour sauver trois millièmes de seconde ressemble à un gaspillage éhonté », écrit Krugman, quand on considère que seule une infime minorité de la population s’enrichira grâce à cette rapidité accrue de l’information — en fait, ajoute-t-il, cette spéculation à outrance pourrait même coûter plus cher à la société, comme ce fut le cas lors de la crise financière de 2008.