Les noix qui décorent un gâteau d'anniversaire, une omelette cuite à point ou la visite du chat du voisin... Rien de bien méchant et pourtant : soudain, votre gorge se contracte et bloque vos voies respiratoires, votre épiderme se met à vous démanger irrépressiblement. Les réactions allergiques vont d'une légère éruption cutanée ou d'un petit trouble digestif à une crise extrême, potentiellement mortelle, déclenchée en quelques secondes. Aujourd'hui, les vies de millions de personnes pourraient être gâchées tant les allergies atteignent des proportions épidémiques partout dans le monde. En France, 1 personne sur 3 est touchée (contre 1 sur 25 dans les années 1960) ; au Japon, une proportion stupéfiante de 50% de la population en souffre. Aux États- Unis, 50 millions de personnes ont déclaré des épisodes allergiques l'année dernière. 235 millions de personnes dans le monde vivent avec de l'asthme. Les scientifiques et chercheurs du monde entier cherchent à comprendre les raisons pour lesquelles notre système immunitaire réagit de façon si spectaculaire à des substances supposées inoffensives et pourquoi les allergies sont en augmentation. Notre obsession de l'hygiène domestique et notre hantise des germes, l'utilisation de produits ménagers, comme ces tablettes de lave-vaisselle qui font briller nos verres, ont-elles ouvert une boîte de Pandore ? Ou bien la cause se trouve-t-elle dans le «sexisme botanique», qui favorise la plantation d'arbres mâles - fortement producteurs de pollen - dans nos rues et nos parcs ? Une autre étude, qui se concentre sur le mécanisme de "l'asthme d'orage" à Melbourne, révèle l'impact croissant du changement climatique et de la pollution sur les allergies. D'autres recherches sur les génomes et les habitudes de nos ancêtres, montrent qu'en soumettant notre corps à un changement radical de mode de vie, nous avons perdu le contact avec les micro- organismes essentiels au développement d'un système immunitaire sain. Mais ce changement est-il irrévocable ? Les nouveaux traitements révolutionnaires, actuellement en cours de développement, arriveront-ils à temps pour endiguer ce raz-de-marée ?