Vaut-il mieux courir ou marcher pour être moins mouillé par la pluie?

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Si vous vous retrouvez sous une averse, sans parapluie, avez-vous le réflexe de courir jusqu’à votre destination ou continuez-vous plutôt de marcher à un rythme normal? Cette semaine, l’équipe du Gros laboratoire a voulu savoir une fois pour toutes lequel de ces deux comportements est le plus efficace pour se mouiller le moins possible, et le résultat de l’expérience est sans équivoque! 

À première vue, on peut penser que les personnes qui choisissent de courir sous la pluie sont forcément moins mouillées que celles qui marchent, puisqu’elles passent moins de temps sous l’eau. Mais se pourrait-il que lorsqu’on court au lieu de marcher, le corps intercepte plus de gouttes de pluie avant que celles-ci atteignent le sol? 

Pour faire le test, deux équipes de cobayes ont été formées par le Gros laboratoire : le premier groupe devait marcher sous une pluie artificielle alors que l’autre devait courir dans les mêmes conditions.

Les cobayes devaient traverser une zone d’arrosage de 75 mètres et leur poids était pris en note avant et après chaque passage, afin d’avoir une idée de la quantité d’eau absorbée par leurs vêtements.

Un cobaye court sous la pluie lors de l'expérience du Gros laboratoire.

Un cobaye sous la pluie artificielle de l'expérience du Gros laboratoire.

En moyenne, les personnes qui ont marché pesaient 200 grammes de plus après être passées sous l’eau, comparativement à 100 grammes pour celles qui ont couru. Le résultat de l’expérience est donc assez clair : en courant, les cobayes ont réduit de moitié leur exposition à la pluie!

La quantité de gouttes de pluie présentes dans l’espace où l’on avance est toujours constante. Que l’on marche ou que l’on court, on va percuter au passage le même nombre de gouttes de pluie, mais en courant, on réduit le nombre de gouttes de pluie qui peut nous tomber dessus durant le trajet.

- Marie-Pier Élie, animatrice de l’émission Le gros laboratoire.

En résumé, le fait de courir n’aurait donc pas d’incidence sur les gouttes que l’on percute à l’horizontale, mais elles réduisent notre exposition à celles qui nous tombent dessus à la verticale.

L’expérience vient confirmer une fois de plus les calculs d’un mathématicien de l’Université Harvard du nom de David Bell qui avait utilisé une formule d'algèbre relativement simple pour répondre à cette question en 1976.

Le professeur avait démontré que plus on court rapidement sous la pluie, moins on se mouille, à une exception près : si la pluie est poussée par des bourrasques qui proviennent de l’arrière, la vitesse optimale de course pour être moins mouillé devrait être la même que celle du vent.

Les calculs de David Bell indiquent toutefois que l’on peut normalement réduire notre exposition à la pluie de seulement 10 %, au mieux, en courant, contrairement au 50 % obtenu par la brève expérience du Gros laboratoire. D’autres variables ont peut-être influencé les résultats obtenus lors du tournage de l’émission, notamment la carrure des cobayes de chaque équipe et leur quantité de cheveux.

En réaction à une pluie soudaine, il vaut donc toujours mieux courir que de marcher, si le cœur vous en dit. Pensez toutefois à éviter les flaques d’eau et – surtout – faites attention de ne pas glisser!