Polluer un fleuve, c'est blesser un humain

Polluer un fleuve, c'est blesser un humain

Trois fleuves ont à présent les mêmes droits que les humains.

Deux d’entre eux, le Gange et le Yamuna, sont en Inde, où ils avaient déjà le statut de cours d’eau « sacrés ». Mais un jugement de la haute Cour de l’État d’Uttarakhand, rendu le 20 mars, fait d’eux des « entités vivantes » , avec tous les droits associés. Du coup, les polluer ou les endommager devient l’équivalent d’infliger une blessure à une personne.

La décision s’inscrit dans un contexte où certains segments des 2500 km du Gange sont si pollués qu’ils sont devenus impropres à la vie. Le gouvernement fédéral de l’Inde vient d’allouer 291 millions $ à un vaste programme de dépollution et de nettoyage, dont une version précédente a eu des résultats mitigés.

Et ces deux fleuves ont été coiffés au poteau : plus tôt ce mois-ci, le fleuve Whanganui, en Nouvelle-Zélande, est devenu le premier au monde à obtenir un statut légal, après des décennies de pressions des Māori, le peuple autochtone de cette île du Pacifique. Une « personne légale » n’est toutefois pas la même chose qu’une « personne ». Le plus proche équivalent serait une compagnie qui, en vertu de la loi, a des droits et des responsabilités similaires à une vraie personne. Autant la Nouvelle-Zélande que l’Inde ont créé un organisme qui deviendra le « porte-parole » du fleuve.